[Volgnr 215, folio 1:]
A mes très honnorés et souverains
seigneurs des Estats de Zélandes
Salut.
Messeigneurs,
Celle-cy vous servira pour advertissement, comme tout
se passe dans vostre isle de Tabago, ditte Nouvelle
Valcre. Dans le mois d’octobre, le jour que j’ai éscrit
auparavant, advertisssant messeigneurs de ce qui s’est
passé et de ce qui est arrivé, de quoy je ne puis
scavoir que sont devenus dix-neuf personnes, ayant
pourtant trouvé les corps de quelques uns non en
Chrestiens mais massacrés en barbares, et c’est ce
que m’oblige moy et mes habitants à me vanger
d’un tel forfaict qui crie veangance devant Dieu
ne voulant contracter une paix avec une telle
nation (ce que jamais ne ferai) aymant mieux
le mort que la vie, et s’il mi vient quelque
assistance je suis résolu de les aller trouver,
ou s’ils me viennent trouver, je les recevray avec
poudre et plomb (car si je ments) je veux
qu’il ny ait point de quartier pour moy, ou je
vaincray ou je mourray, c’est la mon dernier ressort.
Maintenant les habitants de vostre isle sont
tous d’une union ensemble, s’il y a eu quelque
different auparavant, j’ay ensuitte récognue
la fidélité qu’ils ont euë envers nostre personne,
non point de mon nom, mais de messeigneurs et
maistres, maintenant ils recognoissent qu’ils sont
soubs le commandement de messeigneurs et
maistres et qu’ils les réverrent de quoy ilz